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Comme un cerf assoiffé cherche un courant d’eau
  Je te cherche avec ardeur, Dieu qui donne la vie
J’ai soif de toi comme de l’eau vive d’un ruisseau
  Quand pourrai-je te voir et apaiser cette envie.  

Le jour, la nuit, je n'ai d'autre pain que mes larmes,
  Je me replie sur moi-même, je suis inconsistant !
Mes adversaires m’assourdissent par leur vacarme :
  «Où est ton Dieu?» me dit-on à chaque instant !

Je me souviens avec émotion des temps radieux
  Où je marchais parmi les premiers du cortège.
J’entrainais la foule en fête vers la maison de Dieu
  Au milieu des cris de joie et des arpèges.  

Pourquoi gémir sur moi-même et me replier ?
  A quoi bon me désoler, me plaindre de mon sort?
Mieux vaut espérer en Dieu et le louer et le prier :
  Oui j’espère en Dieu et je le célébrerai encore !

Comme un cerf brame après le courant des eaux...
Vitrail d'Ernest Biéler, Eglise Saint Martin, Vevey


Le psaume 42 de Félix Mendelsshon

Le 28 mars 1837, Mendelssohn épousait Cécile Jean Renaud, fille d’un pasteur de la communauté huguenote de Francfort. Le Psaume 42 fut écrit pendant leur voyage de noces. De retour à Leipzig, Mendelssohn ajouta un chœur dont les paroles « Preis sei dem Herrn, dem Gott Israels / Praise be the Lord, the God of Israel » ne font pas partie du Psaume 42 initial. Cette première version fut créée à Leipzig le 1er janvier 1838. Aussitôt après, Mendelssohn ajouta encore quatre morceaux, assez éloignés du recueillement initial (les nos 3, 4, 5, et le chœur final). Cette ultime version fut exécutée le 8 février 1838. Mendelssohn la dirigea de nouveau lors du concert du 21 mars 1839. Le choix de ce Psaume — l’appel au secours d’une âme désespérée, assoiffée de Dieu — peut surprendre de la part d’un jeune marié. « Le pathos tendre et passionné qui règne dans toute cette composition a vraiment sa source dans une confiance exclusive en Dieu et dans un sentiment d’absolue soumission à sa volonté » (Ferdinand Hiller). Ces sentiments retenus, une tendre mélancolie, une nostalgie de Dieu s’accordent bien avec le bonheur parfait que le compositeur vivait. Mendelssohn ne pouvait exprimer alors des accents déchirants comme ceux de l’âme en quête de Dieu, et sa version de la plainte du psalmiste est tendrement voilée. Cette couleur particulière, propre au tempérament de Mendelssohn, ne trahit pas cependant le sens du texte : en choisissant la tonalité de fa majeur Mendelssohn illustre surtout le caractère bucolique du premier verset.

Source : Wikipédia

1. Chœur

Comme languit le cerf après l’eau vive,
Ainsi languit mon âme vers toi, mon Dieu.
2.Air
Mon âme a soif de Dieu, du Dieu de vie.
Quand parviendrai-je à voir la face de Dieu ?
3. Récitatif et Choeur
Mes larmes sont mon seul pain,
la nuit comme le jour,
Moi à qui l’on dit à tout moment :
où est donc ton Dieu ?
Lorsque je m’en souviens, mon cœur en moi se brise.
Car je me mêlerais volontiers à la foule ondoyante
Pour aller avec elle vers la maison de Dieu,
Parmi les acclamations de liesse et de louange.
4. Choeur
Pourquoi t’affliges tu, mon âme, et pourquoi
es-tu si tourmentée en moi ?
Espère en Dieu ! Car je le louerai encore,
afin que sa face me vienne en aide.  
5. Récitatif
Mon Dieu, mon âme vient-elle à défaillir,

je songe alors à toi !
La masse de tes flots déferle et ouvre ici un abîme,
Et là-bas un autre abîme ;
la masse de tes flots passe sur moi.
Mon Dieu, mon âme est affligée !
6.  Quintet
Le jour, le Seigneur m’a promis sa grâce,
Et la nuit je chante et prie le Dieu de ma vie.
Mon Dieu, mon âme est affligée en moi,
pourquoi m’as-tu oublié ?
Pourquoi dois-je m’en aller si triste, 
accablé par mon ennemi ?
7. Choeur
Pourquoi t’affliges tu, mon âme et pourquoi 
es-tu si tourmentée en moi ?
Espère en Dieu ! Car je le louerai encore,
afin que sa face me vienne en aide.
Car je le louerai encore, parce qu’il est le salut
de ma face et mon Dieu.
Loué soit le Seigneur, le Dieu d’Israël,
maintenant et à jamais !