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Aumônerie des EMS de la Région 16 Vevey-Riviera
Rapport 2010  

Une année de changements…

Des changements dans les 12 Etablissements médico-sociaux dont je suis en charge de l’aumônerie, il y en a eu. Trois nouveaux directeur, directrice ou responsable d’Etablissement, un EMS qui change de propriétaire, des animatrices qui étaient là depuis quinze ans sont parties, des médecins d’établissement proche de la retraite qui passent le flambeau, au final, moi qui pensait être un nouveau… je me sens devenir petit à petit un des « anciens » et je fais l’expérience si difficile pour nos aînés de ces changements qu’on aime pas du tout et que l’on doit pourtant affronter. Bonne expérience… Ainsi comme Pénélope, il faut recommencer, nouer des relations nouvelles, imaginer des collaborations sans oublier d’approfondir les anciennes.   Restent le quotidien de la souffrance, l’accompagnement de plusieurs parents perdant leurs enfants… la vieillesse comporte aussi ce risque: voir partir avant nous ceux qui devaient, pensait-on, être le soutien de nos vieux jours.   Une année où j’ai aussi eu la chance de pouvoir accompagner les premiers pas dans l’aumônerie en EMS de Wendkouni Chuard, une jeune stagiaire du Burkina Faso au nom bien vaudois. Ce stage validé, Wendkouni a pu recevoir le diplôme décerné par l’Institut Emmaüs.   

A l’Etoile du Matin à Jongny Monsieur et Madame Neyroud, Wendkouni Chuard et votre
 serviteur










Une réflexion autour du mot dignité  
La célébration de cinquante huit services funèbres me faisant entrer dans les histoires, la reconnaissance et les souffrances d’autant de familles ne m’a pas laissé indemne. Au travers de ce service d’accompagnement de fin de vie et des familles, un nombre incalculable de réflexions de toutes sortes jaillit et j’ai parfois de la peine à les synthétiser. Cette année, c’est surtout le mot dignité qui aura retenu mon attention.   La dignité humaine ne se décline pas seulement sur le mode d’Exit ou Dignitas, mais dans les gestes humbles au quotidien d’un personnel le plus souvent admirable qui lui aussi a besoin de réconfort. C’est surtout le refus de la confiscation de ce mot de dignité par les associations d’aide au suicide qui a conduit la réflexion d’un petit groupe mandaté par le Conseil Synodal pour préparer la réponse des Eglises à l’initiative lancée par Exit sur laquelle le peuple vaudois devra se prononcer. Et le refus aussi de faire de la mort par suicide assisté un objectif envisageable parmi d’autres lors de la prise en charge de la personne âgée par un EMS. Des débats passionnants avec des personnes remarquables comme le Dr Jean Martin, ancien médecin cantonal ou le professeur Denis Müller ont alimenté mes convictions que le suicide assisté ne doit pas devenir un droit inscrit dans la loi, mais tout au plus un acte toléré qui ne devrait pas trouver sa place dans les EMS où la dignité humaine s’exprime d’une toute autre manière que par une décision volontaire de mettre fin à ses jours. 

Culte à la Maison du Pèlerin au Mont-Pèlerin avec Martine Brauchli, bénévole de la Paroisse de Chardonne-Jongny            

Des fêtes toute l’année  
Si le mois de décembre, l’aumônier se mue en écureuil pour sauter de branches en branches, la fête c’est aussi toute l’année…   On fête souvent des nonagénaires ou des centenaires mais le 27 juin, ce sont les   … 20 ans du Phare Elim qui ont été fêtés avec faste.   Une occasion de redire combien l’être humain quelque soit son âge a besoin de la lumière pour se laisser guider vers la source de la vie…    C’est aussi le sens du message personnel envoyé à 100 personnes rencontrées durant l’année dans toutes sortes de circonstances mais plus particulièrement dans celle du deuil. Un message peint à l’intérieur d’une tombe étrusque et gravé sur la pierre d’un sarcophage paléochrétien qui nous invite à la confiance, à l’espérance et aux lumières d’une naissance prémices d’une nouvelle naissance…




















Comme un athlète tu quittes le sol      

De cette terre qui t’a vu naître

Plongeur, tu prends ton envol
Défiant l’abîme qui menace l’être 
 
Tu n’es plus ce fragile nouveau-né

Emprisonné dans les solides bandes
Tissées autour de toi pour détourner

la mort que tout vivant appréhende 
 
Du haut des colonnes d’Hercule

Au bout de ta vie et du Monde
Te voilà prêt sans peur ni calcul

À sonder la profondeur de l’onde
 
 
L’arbre de la connaissance est brisé

La soif de comprendre reste inassouvie

Qu’importe! Laisse-toi baptiser
Sur l’autre rive se dresse l’arbre de Vie