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Psaume 103   Je veux dire merci au Seigneur

Commentaire et présentation

"Mon âme bénis le Seigneur et n'oublie aucun de ses bienfaits". Les plus anciens se souiviennent de la prière avant le repas, prononcée debout avant que l'on prenne place à table. Le Psaume 103 est peut-être le Psaume protestant par excellence qui a marqué des générations de croyants dans leur piété quotidienne. A tel point qu'il nous paraît parfois être le reflet d'une religion un peu dépassée, engoncée dans des formules toutes faites et un rituel qui ne tient plus la route.  

Et pourtant ce Psaume qui part de l’intime de soi «Allez mon âme, bénis le Seigneur!» débouche sur une louange universelle à laquelle tous y compris les êtres célestes sont invités à participer. Depuis plus de 2500 ans on le prie dans le secret de sa chambre ou en choeur à l'Eglise.

Mais ce qui me touche dans ce psaume merveilleux à dépoussiérer, c’est moins le Te Deum que l’on a voulu y voir que la capacité de Dieu à se mettre à la hauteur de sa créature. Dieu se révèle dans ses actes de justice, dans sa puissance, dans ses exploits, certes ! Il a son trône dans les cieux, il règne en majesté  et tous ses serviteurs, ses ministres et ses armées lui obéissent au doigt et à l’œil OK ! L’image du Tout-Puissant est saine et sauve ouf !

Mais c’est d’autant plus touchant de découvrir sa tendresse, de le sentir si près de l’homme : « comme un père est tendre pour ses enfants ». « Il sait de quoi nous sommes faits »… de pâte humaine… Il connaît nos soucis, nos blessures, nos fautes, nos peurs face à la vieillesse et notre angoisse face à la mort. 

Face à la finitude et à la culpabilité, ce Dieu tout-puissant offre ce qui demeure: sa bienveillance, son pardon, sa tendresse, sa bonté et sa fidélité. Et c’est là qu’il manifeste vraiment sa grandeur et son humanité ! 

Oui Dieu est plein d’humanité et nous pouvons lire dans ce psaume comme le balbutiement de ce qui sera plus tard le cœur de la foi chrétienne: l’abaissement du Fils de Dieu qui a revêtu le manteau de notre humanité pour nous élever jusqu’au Père. Cette tendresse d'un père pour ses enfants est la même que celle du Christ qui a ouvert par le don de sa vie les portes de l’amour infini et de la vie illimitée: "car sa bonté n’a pas de fin" pour ceux qui ont choisi de vivre avec lui dans l’intimité d’un Père et d’un Fils.

Pour aller plus loin, relisez le psaume en écoutant son interprétation par la chanteuse Serbe, Divna Ljubojevic, accueillez le balancement de ses strophes scandées et laissez votre âme élever à Dieu ce magnifique chant de louange et de confiance.


Divna Ljubojevic psaume 102

Directrice du Chœur et du Studio de Musique Sacrée Melodi, Divna Ljubojevic est née à Belgrade en 1970. Elle a étudié à l’École de Musique Mokranjac de Belgrade et est diplômée de l’Académie de Musique de Novi Sad. Dès l’enfance, elle a pratiqué le chant religieux avec le chœur du monastère Vavedenje où elle a été formée par des moniales qui cultivaient minutieusement le style unique issu du chant de Karlovatz et chérissaient fidèlement le chant traditionnel russe.  


O     De tout mon être je veux dire merci !  
A        Oui, je veux remercier le Seigneur
O     Grâce à lui je peux vivre sans soucis
A        Je chéris son nom de tout mon cœur
    
O     C'est lui qui pardonne mes faiblesses,  
A        C'est lui qui guérit tous mes maux, 
O     C'est lui qui me comble de tendresse  
A        C'est lui qui arrache ma vie au tombeau   

O     Il remplit toute ma vie de bonheur,
A        Il me donne une nouvelle jeunesse ; 
O     Comme l'aigle, je reprends vigueur  
A        Il rassasie de biens ma vieillesse.   

 O     Il intervient pour redresser les torts  
A        Il est compatissant et bienveillant,
O     Il rend justice à ceux qu'on déshonore 
A        Il n’est pas rancunier indéfiniment    

O     Aussi vaste que le ciel qui domine la terre.  
A        Est son amour pour ses enfants  
O     Il écarte de nous nos fautes et nos travers  
A        Aussi loin que l’Orient est loin de l’Occident    

O     Il sait bien, lui, de quoi nous sommes faits:
A        L'homme est comme l'herbe des champs, 
O     A peine elle fleurit que déjà elle disparaît  
A        Sans laisser de trace dès que passe le vent brûlant.    

O     Mais pour ceux qui l’aiment, la bonté du Seigneur    
A        Dure depuis toujours et durera toujours. 
O     Bénissez-le, vous ses anges et tous ses serviteurs
A        Et moi aussi, je veux le bénir sans retour.