•  
  •  

O  = Officiant    A  = Assemblée

O  Heureux qui ne fait pas partie du clan des violents
A      Et qui ne s’assied pas au banc des sarcastiques
O  Heureux  qui ne suit pas la voie des délinquants
A      Mais trouve dans la loi du Seigneur un portique

O  Il est tel un arbre planté près d’un ruisseau
A      Son feuillage reste toujours vert et beau   
O  Il prodigue son fruit en son temps
A      Il réussit tout ce qu’il entreprend

Fragile comme une feuille,                                
Forte comme un arbre, ma vie !
Elle plonge ses racines dans le sombre terreau d’un monde dur et obscur...Mais elle peut puiser sa force au frais ruisseau où coule l’eau vive de la Parole. Elle peut étendre ses branches comme des mains vers le ciel pour que le souffle de Vie pénètre et berce chacune de ses feuilles. Si je n’ai pas choisi le lieu où l'arbre de ma vie a été planté, je peux choisir ce qui nourrira la sève de ma vie.
Le psalmiste nous dit qu’en trouvant dans la loi de Dieu, Loi de l’amour, non pas une prison mais une porte d’entrée sur un monde nouveau, je trouve la force de dire non à la violence,
à la maltraitance, à la décadence dans lesquelles semblent se complaire tant de nos contemporains.

Benn (1905-1989) peintre des Psaumes
Parmi tous les peintres de la Bible, Bençion Rabinowicz dit Benn tient, avec Marc Chagall, une place particulière dans ma vie. Car pour moi, Benn est avant tout peintre de la Bible et particulièrement des Psaumes qu’il traduit dans un style réaliste poétique unique en son genre. La Bible, pour lui, n’est pas seulement une source infinie d’inspiration, elle est sa respiration, sa consolation.
Impossible d’être insensible à l’expression tellement dépouillée et humaine de son œuvre qui rend l’Ecriture accessible au-delà des frontières religieuses et même de la foi, tout en exprimant une sensibilité typiquement juive par les contenus qu’elle véhicule. 

Benn est petit fils de Rabbin. Son père qui aurait aimé être peintre sera architecte. Le vieil interdit des images dans la tradition juive, sans doute. Quand il voit son fils peindre, il l’encourage.Sans mal, car celui-ci  est exceptionnellement doué: dès l’âge de 5 ans les amis de la famille l’appellent « le peintre »... A 15 ans il donne des cours de peinture, à 21 ans il réalise des décors de théâtre, à 22 ans il expose à Białystok, sa ville natale en Pologne qui compte 75% de juifs avant la 2e guerre mondiale, puis à Varsovie. En 1929, il reçoit une bourse de sa ville natale pour aller étudier à Paris. Il ne reviendra pas. Il réalise son rêve de rejoindre l’Ecole de Paris et les peintres de Montparnasse, tout en gardant son style propre. Il fréquente l’académie de Fernand Léger, s’inspire de son usage de formes géométriques, sans devenir pour autant un peintre abstrait. Il rencontre aussi sa femme Guéra, qu’il épouse en 1938, et obtient la nationalité française. A moins de 40 ans, ses toiles sont déjà recherchées. C’est le début de la notoriété, qu’il voulut toujours discrète.  Mais, après avoir été mobilisé sous le drapeau français et démobilisé en 1939, Benn doit se cacher des persécutions anti-juives et de la folie meurtrière des criminels nazis. La partie de son œuvre de jeunesse restée en Europe de l’Est disparaît dans la tourmente. Il entre dans la clandestinité avec Jean Paulhan et y rencontre Paul Éluard, Marc Vaux, Frédéric Joliot-Curie et Robert Debré. Parmi ses nombreux amis, Jean Cocteau, fera cet éloge:  "je suis toujours étonné lorsque, sur la grande vague mystérieuse qui emporte la peinture vers on ne sait quel destin, je vois flotter cette algue rare : un peintre, fidèle à son style et qui ne cherche pas à se rajeunir. C’est pourquoi je salue Benn, immobile et sage, à l’épicentre d’un cyclone de formes et de couleurs".  En 1949, Benn crée avec Marc Chagall une société d’artistes-peintres et de sculpteurs. En 1966, l’association « Les amis de l'œuvre du peintre Benn » est fondée.
Il décède en 1989, au terme d’une carrière longue et riche en distinctions.