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Dimanche de la Trinité, 7 juin 2020 

Prières et méditation 

La fête de la Trinité est célébrée le dimanche qui suit la Pentecôte depuis le milieu du Moyen-âge chez les chrétiens occidentaux qui en ont fait une fête séparée. Elle ne fait pas partie des douze grandes fêtes des orthodoxes qui la célèbrent le jour même de la Pentecôte. Chez les protestants, l’Église anglicane et la tradition luthérienne ont conservé l’idée d’une année liturgique divisée en trois grands cycles : le cycle de Noël, le cycle de Pâques et le cycle de la Trinité, appelé aussi Temps de l’Église ou encore temps ordinaire. C’est au milieu du 20e siècle que les Réformés ont ravivé et cultivé la conscience d’une année ecclésiastique. On a également réintroduit, du moins partiellement, les couleurs liturgiques, mais en toute discrétion, comme il sied à la mentalité réformée très dépouillée.

La fête de la Trinité est liée directement au dogme de la Trinité ou à la doctrine chrétienne qui, depuis les Concile de Nicée (325) et de Constantinople (381), expriment le mystère divin en définissant la nature divine comme unique mais distincte en ses trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. 

Pourtant, ni le mot Trinité, ni la doctrine explicite de la Trinité n'apparaissent dans le Nouveau Testament ; Mais on trouve le Père, le Fils et le Saint-Esprit associés dans plusieurs passages dont la finale de l’Evangile de Matthieu que l’on dit à chaque baptême : « Allez donc et faites des disciples de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » (Matthieu 28:19) Paul utilise aussi une formule trinitaire dans ses épitres : « La grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous » (II Cor. 13.14) 

Le terme lui-même vient du latin Trinitas (= tri + unitas) et il a été forgé par Tertullien (155-220) mais il faut attendre au mieux le 5e s pour le voir apparaître dans le vocabulaire de l’Église. 

Les Églises protestantes sont trinitaires mais, reconnaissant que tout discours définitif sur Dieu heurterait la notion même de la transcendance, elles acceptent que le débat théologique continue. Dans la Communion anglicane, les fidèles de cette Église bénéficient de la liberté de conscience depuis un synode des années 1980. Dans notre Église, l’absence d’une confession de foi laisse une liberté semblable. Certains théologiens disent mutatis mutandis ce que l'on entend parfois au sujet de la démocratie qu'il est le moins mauvais des systèmes politiques. Cette doctrine qui a traversé les siècles  exprime de la moins mauvaise façon le mystère divin révélé dans la Bible.

Faut-il fêter la Trinité ? Si on peut reconnaître que jusqu’à aujourd’hui et faute de mieux, cette doctrine rassemble le plus grand nombre de chrétiens autour d’une compréhension fondamentale de Dieu, il ne faut pas perdre de vue  que la meilleure façon de la fêter est peut-être moins de la traiter comme une vérité abstraite, que la découvrir dans ses diverses relations comme une réalité vivante comme en témoigne le Nouveau Testament. Ce sont les faits plutôt que les mots qui nous parlent le mieux de ce Dieu qui s’est donné en Jésus-Christ et qui a répandu son Esprit à la Pentecôte.

Ouverture 

« La grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous » C’est dans l’amour et dans la joie que je vous salue ce matin au nom du Seigneur !

Bienvenue, en ce dimanche de fête !
Aujourd’hui l’Église célèbre le mystère de la Trinité. 

Dieu unique à trois visages :
le Père qui nous aime,
le Fils qui nous sauve,
l’Esprit qui nous redonne souffle. 

Dans notre diversité, retrouvons en lui notre unité, puisqu’il s’est fait homme
pour nous parfaire à son image. 

Bienvenue, en ce dimanche de fête qui nous permet de nous retrouver pour célébrer à nouveau un culte après plus de deux mois et demi d’Interdiction!

Mercredi 20 mai, le Conseil Fédéral a donné l'autorisation aux communautés religieuses de reprendre leurs célébrations à partir du 28 mai, à condition de respecter certaines mesures préventives. 

Afin d'honorer cette confiance que nous témoigne nos autorités fédérales, il est essentiel de suivre ces recommandations à la lettre ce qui fait que cette reprise ne pourra se faire qu’en douceur et progressivement. 

Même si après la frustration du confinement certaines mesures préventives semblent trop restrictives, afin d'honorer cette confiance que nous témoignent nos autorités fédérales, il est essentiel de suivre ces recommandations à la lettre. 

Toutefois, la perspective de pouvoir rendre à nouveau un culte à Dieu en communauté dans nos lieux de prière est un sujet de joie qu'aucune directive sanitaire ne saurait ternir! 

Voici pourquoi nous affirmons que:

  • Sans nous serrer les mains, nous saurons saluer peut-être plus intensément qu'avant celles et ceux que nous croiserons par l'intensité de nos regards et de nos signes d’amitié…
  • Sans chanter les cantiques, nous saurons élever notre souffle vers Dieu par nos prières, et peut-être allons- nous découvrir que nos corps et nos gestes sont déjà les instruments de notre louange.
  • Sans prendre la cène avec le pain et vin, nous saurons vivre une eucharistie qui soit véritable action de grâce, et nous goûterons de manière inédite la présence de Dieu dans nos vies.
  • Sans vivre d'après-culte, nous saurons entretenir notre désir de convivialité par un petit mot partagé, un téléphone, un mail, en maintenant certes la distance physique, mais en créant une communion chaleureuse.


Tout au long de ce culte de reprise, je reprendrais, comme je viens de le faire,  des éléments liturgiques et réflexifs proposés par notre Église cantonale. Pour toutes les consignes qui nous ont été communiquées concernant la reprise, nous avons opté plutôt par l’affichage des recommandations et par des conseils de vive voix plutôt que par l’énumération de tout ce qui est interdit ou obligatoire… 

Répons musical                                                                                 Orgue / Musique 


Demande de pardon 


Seigneur Dieu, je me tiens devant toi avec mes faiblesses, mes angoisses, et avec tout ce temps de confinement qui parfois a laissé mon âme déprimée,

… Je viens chercher auprès de toi ta bienveillance, ton pardon, ta force et ton amour 

Avec toi, Seigneur, en ces temps particuliers, je veux passer du Re au Ré,

Du repli de l'âme, du corps, de l'esprit, de la maison, 
      à la réconciliation de tout mon être, de mon espace, de ta création
Du retour à de vieilles pratiques, habitudes et traditions mortifères 
      à la révélation d'un goût nouveau, d'une ardeur et d'un défi juvénile…
D'une reconnaissance triste , morne et butée, 
      à une résilience gaie, rayonnante et musicale …
D'une reprise de hier, comme si j'avais oublié mes enfer(s)mements,  
      à la résistance à l'oppression et aux forces du mal…

Toi, que j'appelle Dieu, Père, Frère et Souffle, qui m'invite à la résurrection de mon existence,      oui,  je t'appelle pour que dans mon recommencement,
tu viennes mettre ton commencement, ton empreinte, ta voix. Amen!


Répons musical                                                                                   Orgue / Musique 


Annonce du pardon 

Dieu vous pardonne. 

En son Fils, Jésus le Christ,
ce que le Père vous révèle de son amour,
son Esprit vous le confirme.
Bien que pécheurs, vous êtes aimés de Dieu ! 

Celui qui met sa confiance en Dieu
et trouve sa joie en Jésus Christ est sauvé. 

Celui qui met sa confiance en Dieu
et trouve sa joie en Jésus Christ est sauvé. 

Répons musical.                                                                             Orgue / Musique 


Psaume 42  dialogué     Comme un cerf assoiffé…                                              Psaume dialogué O = Officiant A =Assemblée

O      Comme un cerf assoiffé cherche un courant d’eau

A                  Je te cherche avec ardeur, Dieu qui donne la vie

O        J’ai soif de toi comme de l’eau vive d’un ruisseau 

A                  Quand pourrai-je te voir et apaiser cette envie.

O        Le jour, la nuit, je n'ai d'autre pain que mes larmes, 

A                  Je me replie sur moi-même, je suis inconsistant ! 

O        Mes adversaires m’assourdissent par leur vacarme :

A                  « Où est ton Dieu? » me dit-on à chaque instant ! 

O        Je me souviens avec émotion des temps radieux

A            Où je marchais parmi les premiers du cortège.

O        J’entrainais la foule en fête vers la maison de Dieu

A                  Au milieu des cris de joie et des arpèges.

O        Pourquoi devrais-je gémir sur moi-même et me replier ?

A                  A quoi bon me désoler et me plaindre de mon sort?

O        Mieux vaut espérer en Dieu et à nouveau le louer et le prier :

A                  Oui j’espère en Dieu et je le célébrerai encore !

T    répons :     Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit,
comme il était au commencement,
maintenant et toujours, dans les siècles des siècles. Amen.
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Lectures  bibliques 

Prière avant les lectures      

Esprit de lumière et de vérité, 

Éclaire pour nous la Parole que nous allons entendre. 

Conduis-nous dans notre recherche de la vérité.            Amen


Première lecture :

Lecture du livre de l’Exode chapitre 24 : 12 - 25 : 8 extraits

Le Seigneur dit à Moïse : « Monte auprès de moi sur la montagne, et tiens-toi là. Je veux te donner les tablettes de pierre sur lesquelles j'ai écrit les commandements de la Loi, pour que tu les enseignes aux Israélites. »  Pendant que Moïse gravissait la montagne, la fumée la recouvrit. La gloire du Seigneur se posa sur le Sinaï. Aux yeux des Israélites, elle apparaissait comme un feu intense au sommet de la montagne. La fumée cacha la montagne durant six jours. Le septième jour, le Seigneur appela Moïse du milieu de la fumée. Moïse pénétra dans la fumée, continua à monter et resta sur la montagne quarante jours et quarante nuits. Le Seigneur dit à Moïse : « Dis aux Israélites de recueillir pour moi une contribution : on la recueillera auprès de tous ceux qui l'offriront de bon coeur. Les Israélites me confectionneront une tente sacrée pour que je puisse habiter au milieu d'eux. Vous fabriquerez la tente et tous les objets sacrés conformément au plan et aux modèles que je vais te montrer. »

                                                                                                                                                      Grâces soient rendues à Dieu !

Deuxième lecture : 

Lecture de la première épître aux Corinthiens chapitre 3, versets  9-16 

Vous êtes aussi l'édifice de Dieu.  Selon le don que Dieu m'a accordé, j'ai travaillé comme un bon entrepreneur et posé les fondations. Maintenant, un autre bâtit dessus. Mais il faut que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit. Car les fondations sont déjà en place dans la personne de Jésus-Christ, et nul ne peut en poser d'autres.  Certains utiliseront de l'or, de l'argent ou des pierres précieuses pour bâtir sur ces fondations ; d'autres utiliseront du bois, du foin ou de la paille.  Mais la qualité de l'ouvrage de chacun sera clairement révélée au jour du Jugement. En effet, ce jour se manifestera par le feu, et le feu éprouvera l'ouvrage de chacun pour montrer ce qu'il vaut.  Si quelqu'un a édifié un ouvrage qui résiste au feu, il recevra une récompense.  Par contre, si l'ouvrage est brûlé, son auteur perdra la récompense ; cependant lui-même sera sauvé, mais comme s'il avait passé à travers les flammes d'un incendie. Vous savez sûrement que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous. 

                                    Gloire à toi Seigneur !

Troisième lecture : 

Lecture de l’Évangile selon Marc chapitre 11,12-16 et 13, versets  1 à 2 

Au moment où ils quittaient Béthanie, Jésus eut faim.  Il vit de loin un figuier qui avait des feuilles, et il alla regarder s'il y trouverait des fruits ; mais quand il fut près de l'arbre, il ne trouva que des feuilles, car ce n'était pas la saison des figues. Alors Jésus dit au figuier : « Que personne ne mange plus jamais de tes fruits ! » Et ses disciples l'entendirent.  Ils arrivèrent ensuite à Jérusalem. Jésus entra dans le temple et se mit à chasser ceux qui vendaient ou qui achetaient à cet endroit ; il renversa les tables des changeurs d'argent et les sièges des vendeurs de pigeons et il ne laissait personne transporter un objet à travers le temple. 

Tandis que Jésus sortait du temple, un de ses disciples lui dit : « Maître, regarde ! Quelles belles pierres, quelles grandes constructions ! » 2 Jésus lui répondit : « Tu vois ces grandes constructions ? Il ne restera pas ici une seule pierre posée sur une autre ; tout sera renversé. »

                                   Louange à toi ô Christ !

Méditation


Chères sœurs, chers frères, chères amies et chers amis,

Quel bonheur de pouvoir nous retrouver ce matin dans cette église 

Quand je regarde en arrière je me dis que ce qui a été le plus éprouvant pour moi c’est qu’on s’est quitté sans se dire au revoir … et que dimanche passé, alors même qu’on aurait pu fêter la Pentecôte ensemble, le délai entre l’annonce du Conseil fédéral et la reprise possible était si court que l’on a été pratiquement pris de court… 

La mise en place des mesures exigées, le statut de personne de + de 65 ans ou de personnes vulnérables de vos deux ministres, la question de savoir si on pouvait ou non envisager un culte dans ces conditions tout cela méritait un peu de recul, de réflexions, de consultation de nos autorités régionale, cantonale, sans parler des mesures prises au niveau fédéral. 

On a été pratiquement pris de court….  Mais pas nous seulement si je me rappelle comment les choses se sont passées…  En effet, la pandémie du COVID-19 a révélé que l’humanité pouvait se trouver d’un jour à l’autre menacé dans son existence et son organisation, par un tout petit virus invisible à l’œil nu.

Quel paradoxe : cet organisme - dont on peine, jusqu’à aujourd’hui à accorder le statut d’être vivant, a vidé le ciel de ses avions, les gares de ses trains, les magasins de ses rouleaux de papier de toilettes et les églises de ses fidèles. 


S’en est suivit deux mois et demi de vide…. 

De nouvelles alarmantes, angoissantes, 

De contraintes inimaginables 

De risques qui ont pu paraître insensés

De prise de conscience que l’humanité est fragile 

Deux mois et demi de vide … de ces mois qui dans l’année chrétienne comptent !


On n’a pratiquement pas pu célébrer un cycle de l’année chrétienne : le cycle de Pâques ! Les Rameaux n’ont pas pu être célébrés, la Semaine sainte, Vendredi-Saint, Pâques, l’Ascension et même la Pentecôte… 

Quelle frustration pour nous chrétiens !   

Mais peut-être aussi de nouvelles interrogations… 

Au fond ai-je besoin de venir à l’Église, ai-je besoin des cultes ? Ai-je besoin d’un Temple, d’une église ? d’une chapelle ? D’un lieu … d’un décor, d’objets liturgiques, ? Tout cela est-il bien nécessaire à ma foi ? 

Au fond qu’est-ce qui m’a vraiment manqué ? De quoi ai-je eu vraiment besoin pendant ce temps de confinement semi-volontaire ?

Vous le savez bien ces questions ne touchent pas seulement les chrétiens !

Dans notre société beaucoup se posent les mêmes questions : ai-je vraiment besoin de voyager en avion ? de manger des fraises en hiver, d’allers au match ou de prendre si souvent ma voiture ? 

Ne puis-je pas imaginer une vie moins agitée, moins remplie de tant de choses qui me semblent si indispensable que je vis dans un stress permanent y compris lorsque je suis en vacances…

De quoi ai-je besoin pour vivre ma foi, pour être en relation avec Dieu ? Ai-je vraiment besoin d’un lieu comme celui-ci…


Je reprendrais ici quelques réflexions qui m'on été inspirées par un texte de la pasteure Isabelle Graesslé, Docteure en théologie, co-fondatrice et première directrice du musée international de la Réforme à Genève. Notre Église nous a proposé ce texte pour le culte de reprise après COVID-19, 

La question fondamentale est celle du lieu qui favorise ou qui empêche la rencontre avec Dieu.

Quand et où est-ce que je peux rencontrer Dieu ?

La Bible répond en fait diversement à cette question.  Mais l’Exode, ce temps où le peuple hébreu en fuite après la sortie d’Egypte  avance dans le brouillard du présent, sans perspective d’avenir précis, sans garantie autre qu’une foi tremblotante en l’indéfectible présence, semble pencher vers l’édification d’un sanctuaire.

Les derniers chapitres du livre de l’Exode sont ponctués d’indications concernant la construction du mishkane, le sanctuaire. La racine du mot porte en elle une charge symbolique forte. Shakén en effet décrit Dieu demeurant parmi les humains. 

Portée par la même racine, la Shekinah que l'on traduit souvent par le mot Gloire symbolise la présence divine, spécifiquement déclinée au féminin. 

C’est d’ailleurs là que réside tout le paradoxe de ce premier sanctuaire : d’un côté, il se présente comme un édifice créé avec des matériaux tangibles et bien spécifique, d’autre part il n’est pas destiné à recevoir le Dieu d’Israël puisque le texte de l’Exode dit que Dieu veut résider « au milieu d’eux » au milieu de son peuple.

De plus il se doit d’être mobile comme s’il fallait dès le départ affirmer que le Dieu d’Israël n’est pas lié à un endroit précis… Certe on retrouvera la Shekinah sur le Temple de Salomon, mais la Shekinah demeurera au milieu du peuple même lorsque le Temple de Salomon sera détruit et le peuple emmené en déportation à Babylone. La Shekinah est celle qui n’abandonne jamais les siens, La Shekinah est une indéfectible présence même au pire moment de l’existence. 

Mais alors pourquoi Dieu demande-t-il à Moïse de lui construire un sanctuaire ? 

Pratiquement, pour transmettre à son peuple ses commandements et les conserver – les tables de la loi déposées dans le coffre de l’Alliance elle-même déposée dans le Tabernacle.

Mais plus profondément il s’agit de sortir de l’immatériel et donner à son existence quelques pans de réel. 

Ainsi, ce premier sanctuaire qui annonce le Temple de Salomon et plus tard celui d’Hérode ne serait qu’une concession accordée par Dieu à la nature humaine qui ne saurait concevoir et accepter l’idée du Dieu invisible – du deus absconditus. 

Un peu comme Dieu accorde à contrecœur un roi à Israël (1 Samuel 8 :1-22).

Dès le début, le Tabernacle, le Temple, l’édifice religieux avec cette aura sacrée qui lui est conférée, est la démonstration de l’incapacité à servir Dieu par le cœur et la pensée sans tenter de lui donner une expression concrète voire matérielle, sans tenter de localiser dans un espace “celui qui est le lieu du monde” selon une expression rabbinique !

Ainsi dès le départ, le texte de l’Exode va se montrer ambigu. Car si au milieu du peuple hébreu se dresse désormais le tabernacle, la présence de Dieu n’est pas placé à l’intérieur du temple comme chez les nations païennes, mais au-dessus dans la nuée ou la colonne de feu et surtout au milieu de son peuple.

Il n’en sera pas autrement du Second Temple rebâtit à l’époque de Jésus qui sucitera tant de surprise chez les Romains lorsqu’il viendront le dévaster en l’an 70… Pensant y trouver des trésors, il ne découvriront dans le lieu très saint que du vide. Aucun Temple fait de main d’homme ne saurait contenir le Dieu d’Israël, le Dieu de l’Univers !

Dieu ne réside pas dans le Tabernacle ou le Temple, mais la maison du Seigneur est bien plus lieu de la rencontre entre Dieu et son peuple. C’est d’ailleurs ce que l’on peut comprendre lorsqu’on étudie en détail le sanctuaire de l’Exode : destiné à accueillir Dieu, à recevoir sa parole, il va être érigé sans toit, pour littéralement entrer en dialogue, pour rencontrer et être rencontré. 

Il faudrait prendre le temps pour parcourir les textes qui vont du modeste sanctuaire de l’exode au premier temple de Salomon. Le lieu non d’une rencontre mais d’un Nom chanté par tant de Psaumes. Ce lieu profané et partiellement détruit au moment de la déportation babylonienne en 587 av. J.-C, finalement reconstruit par Hérode le Grand et totalement détruit en 70 apr. J.-C. par les armées romaines. 

Il faudrait aussi reprendre tous les textes des Evangiles pour montrer à quel point le Temple compte pour Jésus : il y est accueilli et béni au septième jour de sa vie, il y rencontre les docteurs de la loi à l’âge de 12 ans, mais surtout dans cette histoire étrange du figuier qui ne porte pas de figues, il le maudit ! En fait, Jésus maudit ce qu’il représente : une religion qui n’est qu’une mainmise sur Dieu au profit d’une exploitation commerciale d’un peuple naïf et maintenu dans l’ignorance par les grand-prêtres. Jésus annonce alors la fin du Temple : de ces grandes constructions, il ne restera pas pierre sur pierre !

Ce lieu si patiemment construit, si ardemment souhaité, n’est donc que chimère, idole, échafaudage inachevé. Le lieu sacré ne peut donc être qu’un non-lieu. Ou, pour le dire autrement, le lieu de l’impossible rencontre. 

Mais alors où rencontrer Dieu ?

La fête de la Pentecôte et peut-être celle de la Trinité, encore plus, nous ouvre un chemin… Car Dieu n’est jamais là où on l’attend !

C’est l’expérience d’Elie.  Elie se tient sur la montagne pour découvrir que Dieu n’est ni dans la fureur du vent, ni dans la terre qui tremble, ni dans le feu. Pas plus que dans un temple. Dieu est dans le secret de ta chambre dit Jésus, dans l’intimité de ton appartement lorsque tu y est en confinement semi-volontaire… 

Dieu est sur le chemin où te portent tes pas, Dieu invisible mais plus présent et plus agissant qu’un virus… il fait son chemin dans ton cœur dans l’intime de toi-même… 

C’est ce que répète l’apôtre Paul aux Corinthiens « Vous savez sûrement que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous ». N’allez pas le chercher dans un lieu sacré… découvrez-le là au cœur de votre vie.

Bon mais alors allons-nous donc supprimer tous les cultes ? et transformer les églises en Musées ou en centre culturels ?   Bien sûr que non ! 

A la question : Ai-je vraiment besoin d’un lieu comme celui-ci… je ne peux répondre que : Oui bien sûr ! Pour y rencontrer dans le silence et la prière ce Dieu qui se donne à celui qui l’invoque. Et pour pouvoir partager ensemble cette découverte d’un Dieu tout proche, d’un Dieu qui illumine ma vie d’un Dieu qui me rend à son image… humain, fraternel, aimant…

Amen 

Confession de foi : dans ce temps, en toi et avec toi, nous croyons


Dans ce temps et dans tous les temps, 

     Nous croyons à ton amour bienveillant.

Nous croyons en toi, Source de la réconciliation.

     En toi, toute vie est unique et précieuse. 

Toute personne que je croise ou que j'ignore, 

     chacune et chacun, est un cadeau et jamais un danger.

Ta Création témoigne de ta grâce et n'est pas réduite à ses faiblesses.

     Avec toi nous pouvons vivre dans le respect mutuel, avec une distance juste.

 

Dans ce temps et dans tous les temps,

     Nous croyons en tes paroles fortifiantes.

Nous croyons en toi, Jésus le ressuscité

     En toi, l'amour a traversé la mort

Pour que les forces de vie gagnent dans notre monde,

     Avec toi, nous sommes mobilisés à résister à la peur, au mal, à l’injustice.


Dans ce temps et dans tous les temps,

     Nous croyons en ta présence agissante.

Nous croyons en toi, Esprit défenseur.

     En toi chaque vie peut rebondir,

Pour que nous puissions découvrir en nous des forces de résilience.

     Avec toi nous recevons la joie et l’énergie pour transformer le monde

 

Dans ce temps et dans tous les temps,

     Nous croyons en la communauté bienfaisante

Nous croyons ensemble, 

     En toi qui nous ouvres un avenir

En lien avec celles et ceux qui ont été et (ceux) qui seront.

     Avec toi, nous nous aimons les uns les autres.  Amen!

Prière d’intercession


Seigneur Dieu,
dont le mystère dépasse notre compréhension, reçois notre prière. 

Dieu, créateur du monde,

Vois les menaces qui pèsent sur ses habitants : menaces sanitaires que la pandémie à laquelle nous devons faire face nous a placé : inspire nos autorités politiques dans leurs décision, les soignants dans leurs actions, les chercheurs dans leurs travaux et les responsables économiques dans la mise en place de solutions justes et durables tant pour les travailleurs que pour notre planète.

l’assemblée :    Seigneur, nous te prions

Jésus Christ, Sauveur du monde
Nous t’implorons pour que règne la paix entre les nations, les races et les religions.
Que les responsables des peuples servent la vie et protègent ce que tu as créé. 

Que ceux qui font régner l’ordre n’abusent pas de leur pouvoir et que ceux qui se laissent dominer par les forces de la haine et de la destruction n’aient pas le pouvoir de faire revenir le chaos sur terre.

l’assemblée :    Seigneur, nous te prions

Jésus Christ, Seigneur de l’Église,
tu rassembles ton peuple dans l’amour et la réconciliation. 

Fais de nous des artisans de justice et de paix,
des témoins de ta mort et de ta résurrection. 

l’assemblée :    Seigneur, nous te prions

Esprit saint, souffle de vie,
viens en aide à celles et ceux qui sont en quête de sens.
Accorde-leur la lumière de la foi et allume en eux le feu de ton espérance. 

l’assemblée :    Seigneur, nous te prions

 [Dans le silence, confions à Dieu ce qui nous tient particulièrement à cœur.

silence 

Dieu trois fois saint, reçois notre prière. Accorde-nous de saisir le mystère de ta présence enfouie en nous.  Tu es béni pour les siècles des siècles. 

L’assemblée : Amen


Ensemble prions : 

Notre Père

Offrande 

L’offrande de ce dimanche de la Pentecôte (CCP paroissial 18-2862-1) est destinée à soutenir le travail des ministères de votre paroisse.

Bénédiction 

O     Puisse Dieu nous surprendre en ce lieu comme en chemin,

Jésus-Christ être notre compagnon de route

Et l’Esprit saint rendre notre marche légère.

A    Nous rendons grâces à Dieu. Amen​​​​​​​